La sonde «Al-Amal» des Emirats arabes unis s'approche de Mars

  08 Février 2021    Lu: 1363
La sonde «Al-Amal» des Emirats arabes unis s Ecran montrant le lancement de la sonde "Hope" vers mars, à Dubaï le 19 juillet 2020 - © Giuseppe CACACE

"Al-Amal", la sonde de 1.350 kg, de la taille d'un 4x4, aura mis sept mois pour parcourir les 493 millions de kilomètres jusqu'à Mars, à temps pour marquer le 50e anniversaire de l'unification des sept émirats.

La sonde de la première mission interplanétaire arabe devrait entrer mardi en orbite autour de Mars, dans ce qui est considéré comme la partie la plus critique d'un voyage destiné à percer les secrets du temps sur la planète rouge.

"Al-Amal" ("Espoir" en français et "Hope" en anglais), est menée par les Emirats arabes unis. Elle devrait fournir une image complète de la dynamique de la température dans l'atmosphère de la planète rouge.

Le décollage de cet engin spatial non habité a eu lieu en juillet depuis le centre spatial de Tanegashima (sud-ouest du Japon), après deux reports en raison du mauvais temps.

Les ambitions spatiales de ce pays du Golfe riche en pétrole sont perçues comme une réminiscence de l'âge d'or des grandes réalisations culturelles et scientifiques du Moyen-Orient. En voici quelques éléments de compréhension.

L'Etat fédéré composé de sept émirats, parmi lesquels la capitale Abou Dhabi et le clinquant Dubaï, dispose de neuf satellites en état de marche en orbite et prévoit d'en lancer huit autres dans les années à venir.

En septembre 2019, Hazza al-Mansouri fut le premier Emirati à être envoyé dans l'espace, à bord d'une fusée Soyouz, et le premier citoyen arabe à séjourner dans la Station spatiale internationale.

Les ambitions du pays vont encore plus loin puisqu'il projette de construire une colonie humaine sur Mars d'ici 2117.

Entre-temps, il prévoit de créer une "cité scientifique" dans le désert en périphérie de Dubaï, afin de simuler les conditions martiennes et de développer la technologie nécessaire pour coloniser la planète.

Les Emirats envisagent également des projets miniers et de tourisme spatial. Ils ont signé un protocole d'accord avec Virgin Galactic, la société de tourisme spatial du milliardaire britannique Richard Branson.

"Al-Amal", la sonde de 1.350 kg, de la taille d'un 4x4, aura mis sept mois pour parcourir les 493 millions de kilomètres jusqu'à Mars, à temps pour marquer le 50e anniversaire de l'unification des sept émirats.

La sonde restera en orbite pendant toute une année martienne, soit 687 jours.

Cette mission doit étudier l'atmosphère de Mars pour "fournir une première compréhension complète" de ses variations climatiques sur une année entière, avait indiqué Sarah al-Amiri, à l'époque du lancement lorsqu'elle était cheffe adjointe du projet. Elle est actuellement ministre des Technologies avancées des Emirats et présidente de l'agence spatiale du pays.

Trois instruments fixés sur "Hope" fourniront une image complète de l'atmosphère de Mars tout au long de l'année martienne.

Un spectromètre infrarouge mesurera la basse atmosphère et analysera la structure de la température, un imageur haute résolution fournira des informations sur les niveaux d'ozone et un spectromètre ultraviolet mesurera les niveaux d'oxygène et d'hydrogène à une distance pouvant atteindre 43.000 kilomètres de la surface.

La compréhension des atmosphères d'autres planètes doit permettre de mieux comprendre le climat de la Terre, affirment les responsables de la mission spatiale.

Dans une région secouée par les conflits et plombée par des difficultés économiques, le projet est aussi considéré comme un moyen d'inspirer toute une génération et lui rappeler l'apogée des avancées scientifiques du Moyen Âge.

"Les Emirats voulaient envoyer un message fort à la jeunesse arabe et lui rappeler le passé, que nous étions autrefois des générateurs de savoir", explique Omran Charaf, le responsable du projet de la mission. (AFP)


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